Premier jour: l'appel

L’atelier: le premier jour est important: qu’il mettent des mots sur pourquoi ils sont là et pas ailleurs. Dans ces mots, dans ces corps, déjà pointe l’appel exprimé ou pas à mon égard, à l’égard du théâtre. 

Souci de savoir de quelle part d’eux-même part cet appel, comment il varie, se transforme, grandit ou diminue au fur et à mesure du travail, car le théâtre, n’est-ce pas avant tout ce besoin, ce désir formidable de sortir – de soi, des chemins déjà tracés, des catégories préfabriquées et mortifères, des empêchements de toutes sortes, des grimaces de soi, des histoires déjà écrites, des lâchetés consenties, des renoncements, des paysages tristes à force d’être visités, des guerres lointaines ou présentes perdues, afin de s'inventer avec la même insolence qu’ont les enfants lorsqu’ils courent face au vent.

L’élève comédien est là, cela veut dire qu’il appelle.

Etre là, disponible, attentive à chacun des chemins inventés, à chacun de leurs paysages et montagnes. Et à chacune de leur forêt. Leur inconscient.

Mettre nos forêts en commun. C’est cela aussi le travail.

Dans cet espace, le plateau, nous nous racontons des histoires, occupons des places jamais occupées totalement. Espace de l’utopie, le rêve est soudain possible.

L’élève – « C’est ça, le plateau ? »

Oui, c’est cela le travail du plateau. Dans l'Atelier.

2019

Source: Qu'importe la barque, nous c'est l'océan qu'on veut atteindre








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